Portrait / quelques figures

EDITO DE EUGENIO RENZI
Du 5 au 9 novembre 2013
En présence des cinéastes Salomé Lamas et Arnaud des Pallières

On dit souvent que toute image est un paysage et que tout paysage, en dernière analyse, est un visage c’est-à-dire un regard. Le portrait est de toute évidence une image et, sans doute il s’agit d’une image vivante, elle nous regarde et elle résiste à notre regard. Cette idée très générale à l’esprit, s’esquisse ici un programme plus modeste et plus net à la fois. Chacun des portraits sélectionnés essaye de pénétrer une histoire dont celui ou celle qu’on portraiture est le gardien : un mercenaire portugais, une icône de la lutte des Afro-Américains, un avocat anti-impérialiste, quatre leaders européens, un chevalier paysan, un poète-chanteur, un tueur à gages mexicain, un ministre de la guerre, une artiste engagée… Voilà que, partis à la recherche du portrait dans le cinéma, nous ne revenons qu’avec quelques figures tant exemplaires que particulières.

À la rencontre du cinéaste, chaque personnage ne se dévoile que pour montrer ses multiples dimensions. Et contre toute attente, comme si l’un avait rêvé de vivre la vie de l’autre, les différents portraits ne cessent de tramer des liens réciproques. En s’approchant des personnages portraiturés ceux-ci, au lieu de se définir, s’enfouissent. Et au cinéaste non pas de démasquer ses héros et héroïnes, mais de les inciter à tisser chacun leur propre voile, et, comme le suggère le récit des quatre personnalités politiques, à s’abriter derrière leur propre histoire. Comme si la seule vérité observable, en tout cas la plus précieuse, plus encore que la biographie, était la recherche de son invention.
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