L’anthropocène et ses antidotes
L’empreinte de l’humanité sur l’environnement global est aujourd’hui si vaste qu’elle rivalise avec les forces telluriques. Le terme Anthropocène, forgé par le géo-chimiste Paul Crutzen au début des années 2000, se propose de renommer l’ère géologique actuelle comme une nouvelle époque dans l’histoire de la Terre. Il embrasse deux principaux constats : 1. que la Terre est en train de sortir de son époque géologique actuelle, dite Holocène, période interglaciaire commencée il y a quelque 12 000 ans ; 2. que les activités humaines, particulièrement celles des sociétés industrialisées, sont responsables de cette sortie de l’Holocène. Quelque chose de nouveau va apparaître sous le soleil, une modification sans précédent de notre rapport au reste du monde vivant.
Agnès Sinaï est journaliste à Actu-environnement et collabore au Monde diplomatique. Elle a co-écrit le Petit traité de la résilience locale (Charles Léopold Mayer, 2015), et dirigé les ouvrages de l’Institut Momentum, laboratoire d’idées dont elle est la fondatrice : Penser la décroissance. Politiques de l’Anthropocène (Presses de Sciences Po, 2013), Economie de l’après croissance. Politiques de l’Anthropocène II (Presses de Sciences Po, 2015). Elle enseigne ces thématiques à Sciences Po Paris depuis 2010 dans le cadre du master « sciences et politiques de l’environnement ».