L’échappée vive
Lorsqu’en 1930, Jean Vigo tourne « A Propos de Nice », la Promenade des Anglais est pour lui un immense observatoire, microcosme de la société française d’alors. Plus de trente années après, quand l’artiste plasticien Martial Raysse, dans le documentaire sur l’École de Nice de Gérard Patris, filme ce même lieu, les passants de la Promenade deviennent sous son regard des « sculptures de Brancusi », les hôtels et palaces se transforment « en crème glacée et en nougat »… Quelle est l’histoire apparente de cette Promenade des Anglais ?
Ainsi, la Villa Arson a proposé à L’ECLAT un commissariat à partir de ce motif qui a conduit au choix des deux cinéastes, Marie Losier et Catherine Libert pour la création filmique d’un « portrait » de la Promenade des Anglais.
Marie Losier a tracé son parcours de cinéma entre la France et les Etats-Unis ; Catherine Libert, entre la France et l’Italie. Les deux artistes ont en commun un geste cinématographique vif, un regard attentif et bienveillant pour les personnes qu’elles filment. Habituées aux portraits d’artistes, elles ont dressé à leur manière, celui d’un lieu arpenté de tout temps par des artistes, cinéastes, plasticiens, performeurs ou poètes.